© banana hammock, poupa.

dray & chyleigh

« Mais nan, elle voulait juste te faire chier. » que je dis à Aly, alors qu'elle hoche la tête, pas vraiment convaincue. Je lui fais un petit regard en lui donnant un coup d'épaule doucement. J'sais qu'on parle d'une fille qui a apparemment dit un truc pas cool à ma meilleure amie, mais je souviens plus exactement de ce qu'elle a dit. « Au pire, on la noie dans les toilettes de l'univ. Je te dis, c'est carrément possible. Bon... j'sais pas si elle va aimer par contre, mais bon... je peux l'enterrer dans le jardin... » que j'ajoute en réfléchissant lentement. Ouais, c'est le matin, je dis des conneries, elle a l'habitude, elle s'en fout. C'est pour ça qu'elle prend pas la peine de me répondre. Puis bon, elle sait que je suis quand même pas assez folle pour aller foutre la tête dans la tête d'une fille dans une cuvette de toilette. C'est pas mon genre. Bref. J'ai faim. J'vais dans la cuisine et elle me suit, parce que c'mieux de prendre le petit-déjeuner avec quelqu'un, comme ça, il ou elle peut m'écouter raconter de la merde sur n'importe quoi. Je parle pas vraiment sur des sujets pour lesquels il faut réfléchir, parce que sinon je me perds dans mes pensées et là... c'est la fin de tout. Bon, faut vraiment que je mange, parce que sinon mon ventre va crier famine et je vais tomber en ruine. J'attrape la bouteille de lait dans le frigo et je me sers un verre en ayant à moitié les yeux fermés, ouais, je suis carrément trop fatiguée. J'sais plus à quelle heure j'me suis couchée, mais c'était tard dans la nuit. J'ai pas vraiment pensé qu'on avait cours aujourd'hui. A croire que mon cerveau a vraiment des pannes et qu'il faudrait que j'aille voir un médecin. Ouais, bon, ma gueule, maintenant. J'écoute plus vraiment ce que les gens disent autour de moi, parce que j'suis trop occupée à prendre mon petit-déjeuner, soit je dis des conneries, soit je dis rien en écoutant rien. J'ai ma période pour chaque phase et j'ai un moment pour chacune des deux dans la matinée. Tout dépend de mon humeur quand je me lève. Enfin, bref, on s'en fout.

Vendredi, le vendredi soir en général, je sors. Juste parce que c'est le début du week-end et qu'en fin de semaine, je fais rien sauf sortir. J'étudie pas vraiment, parce que sinon ma tête explose. Je révise assez souvent en semaine pour pas étouffer mon cerveau avec d'autres révisions pendant mes deux journées sans cours. Sérieusement, je pense que si on n'avait pas le samedi et le dimanche dans la semaine, je me suiciderais. Mon cerveau tiendrait pas le coup et il prendrait l'arme lui-même – ou la corde – pour que je me tue. Et je suis sûre que beaucoup de gens seraient tristes de me voir morte, quoique non, parce que dans ce cas-là, je serais associable et j'aurais pas de vie sociale. Non, en fait, je serais jamais allée à l'université, ça aurait été plus simple. Quoi qu'il en soit, on est vendredi et je fais rien. C'est carrément pas normal et je dois trouver un truc à faire, surtout que je crois que tous les autres se sont cassés. Ou peut-être pas, j'en sais rien en fait. Mais je crois que si, parce que j'ai entendu ma meilleure amie qui me disait qu'il y avait une fête et j'sais pas pourquoi, j'y suis pas allée. Il m'a prit quoi de dire non, d'ailleurs ? Mon dieu, j'ai dû trop fumer aujourd'hui. Mon cerveau fonctionne vraiment très mal. Enfin bon, faut que je trouve un truc à faire, quelqu'un à emmerder. HAHA, je sais. Je me lève et j'm'en fous d'être en pyj, qui n'est d'ailleurs pas vraiment un pyjama d'ailleurs. Je décris la chose : un caleçon que j'ai piqué à mon frère et un débardeur blanc. Enfin bref, le truc moche, mais pas tellement.

Je marche dans les couloirs pour aller jusqu'à la chambre de ma victime favorite, qui n'est d'ailleurs pas vraiment une victime, puisqu'il est capable de faire bien pire. M'enfin. J'sais pas si son coloc – canon – de chambre est là, mais j'pense pas. Je suppose qu'il est sorti avec les autres et il a bien raison. Enfin, j'en ai rien à foutre, je dois l'avouer. J'ai croisé personne, enfin pas pour l'instant et c'est parfait comme ça. J'ouvre la porte sans prendre la peine de frapper, de toute façon, il peut pas me virer de sa chambre sinon j'lui mets un coup de pied dans les couilles. J'peux vraiment être agressive quand même... c'est pas bien et il sait que j'suis capable de lui faire mal. De toute façon, il a pas le droit de me taper, j'aime le fait que les mecs ne tapent pas les filles. C'est tellement bien. J'ferme la porte derrière moi et il est allongé sur son lit. J'sais pas s'il m'a entendu entrer, j'm'en fous en fait. Mais j'pense quand même qu'il m'a entendu, même s'il a pas vraiment bougé. Et si j'étais un cambrioleur ? Ou j'sais pas moi... un tueur à gages ? Enfin bref. J'm'approche de son lit sans faire de bruit, mais tout le monde sait que la discrétion c'est pas mon fort et j'm'étale sur lui comme s'il n'y avait personne sur le lit. Sur le ventre, parce que sur le dos, je me serais fait beaucoup trop mal. J'pense pas qu'il va vraiment être content, but i don't give a shit about it.

Les vendredis, qu'est-ce que j'les aime ces putains de vendredis... Surtout parce que je sais que j'ai un seul cours et que j'fais toujours chier le prof qui le donne parce qu'il me casse les couilles depuis le début de l'année, comme s'il pouvait se permettre de se prendre pour je sais pas qui, en d'autres mots : monsieur le tout puissant. Fuck you, Johnes l'impuissant, celui qui mène partout et en tout temps, c'est moi. Quoi qu'il en soit, faut que j'trouve le courage de me lever de mon lit pour aller me préparer, en espérant qu'Amaury se soit pas déjà accaparé tout ce qui se trouve dans le frigo. Ça m'étonnerait de toute façon, parce que j'suis plus goinfre que lui et que quand j'commence à bouffer je m'arrête pas avant d'avoir rempli mon ventre au point que si quelqu'un m'énervait j'pourais 'accidentellement' me faire vomir sur lui. J'me souviens l'avoir fait à un enfoiré une bonne fois, il m'a plus jamais emmerdé, il ose même plus me regarder dans les yeux et tente d'me faire des remarques salaces presque subtiles quand y'a des gens autour, sauf que j'l'ai dit à tout le monde et qu'ils se sont tous foutus de sa gueule. Tant pis pour lui, j'lui ai rien demandé. J'étais tranquille, il a voulu jouer, il s'en est pris plein le visage – pas une grande perte, il était moche comme mon cul – et maintenant c'est genre, la risée de la confrérie. J'aime me sentir puissant, j'aime le fait que quand quelqu'un me fasse quelque chose, j'puisse le lui rendre sans remords ou en me disant que je domine et que la situation se retourne toujours à mon avantage. Un peu comme avec Juliet... Cette fameuse Juliet. Mon ex, un vrai canon, cette fille était... Damn. Bref, passons... J'me lève de mon lit, presqu'en tombant, mais j'arrive à me tenir sur un meuble. J'suis habillé d'un simple boxer plutôt moulant – les expressions faciales des filles quand elles me voient comme ça, jouissif – et j'm'étire, frottant ensuite mes yeux, tentant de pas perdre le nord complètement. J'prends mes affaires et me dirige vers les douches... J'espère toujours qu'il y a des filles qui font exprès de rester plus longtemps, histoire de nous mater – ou que j'puisse les mater – parce qu'on s'entend pour dire qu'elles sont foutrement canons et que j'vois pas pourquoi j'manquerais une occasion de les voir sans vêtements. Après j'peux leur faire des remarques salaces et elles me font des clins d'œil au lieu d'me traiter de pervers. C'est seulement parce que j'arrive à les faire rêver en me collant à elles et en leur promettant de rien dire à personne. La vie à l'université, c'est foutrement différent de la vie en ville, avec ma famille, et ça fait du bien d'être ailleurs, j'veux dire, de pas être coincé avec leurs folies exténuantes et tout. Bon, suffit les pensées... Douche, j'y suis en un peu de temps et j'la prends, laissant l'eau chaude s'infiltrer dans les pores de ma peau. Mes cheveux sont mouillés et vu que j'ai pas vraiment l'habitude d'les sécher moi-même, je laisse l'air le faire elle-même. J'enroule la serviette autour de ma taille et retourne à ma chambre, croisant autant d'amies filles que d'amis mecs. « Tu fais quoi ce soir ? » qu'Amaury me sort. « Aucune idée... » J'suis largué, j'sais qu'il y a une fête quelque part, mais j'sais pas si j'vais prendre le temps d'aller emmerder Leigh pour lui dire qu'elle est obligée de se préparer et d'y aller avec moi parce que... c'est la vie. Leigh, c'la fille que je supporte depuis le plus longtemps – autre que mes sœurs – et qui me soutient dans chaque putain de connerie que j'ai accompli dans la vie. C'est comme un métier, en fait, et si c'en était vraiment, j'aurais forgé ma propre fortune personnelle.

« Tu vas pas à la fête ? » J'prends mes vêtements et commence à m'habiller. « Faudrait que j'trouve Chyleigh pour ça. » Il rit et continue de ranger ses affaires. « T'inquiètes, j'suis sûr qu'elle passera. » À croire qu'il la connaît autant que moi sur ce qui est de : faire la tête jusqu'à ne plus être capable de rester debout. Il a raison en plus, elle viendra si elle veut qu'on sorte, parce qu'elle sait que j'suis trop paresseux pour faire le chemin jusqu'à sa chambre et la prendre par surprise alors que sa coloc est là et qu'elle fantasme – encore et toujours – sur moi. « J'ai une journée chargée aujourd'hui, vaudrait mieux que j'y aille. À toute mec. » J'le salue de la main et l'entends s'en aller tandis que j'cherche un chandail. Une fois que j'mets la main sur un, j'prends mes affaires de cours – vu que j'suis déjà en retard – et sors de la chambre, chandail sur l'épaule. J'croise Raina et Valentin dans un coin et un autre, puis Juliet, à qui j'fais une remarque salace et qui m'envoie une fois de plus balader. Ça va plus du tout entre nous deux, mais j'tente de pas y penser parce que je sais que c'est de ma faute. Quant à Raina, elle déteste que j'me mêle de sa vie parce qu'elle dit que je l'empêche de faire ce qu'elle veut faire, soit : sortir avec des mecs. C'pas parce que j'suis jaloux – ou peut-être un peu – mais j'veux qu'elle soit heureuse et j'peux sentir les connards qui s'approchent d'elle et tentent de prendre avantage. Ça, je le prends pas, Raina est comme ma sœur et j'refuse de la laisser se faire avoir. « Vous êtes en retard, monsieur Harper. » *Insérer balai ICI (dans le cul)* « Pas fait exprès... » J'souris et m'assois, arrangeant mon chandail au passage, histoire de pas faire toutes les filles tomber parterre en me promenant comme ça. Le cours passe plutôt rapidement, le prof pose des questions auxquelles je réponds – j'reste poli, quand même ! - et je finis par succomber à la tentation de sortir une remarque salace. « … Mais monsieur, le truc c'est que si on place le barreau là au lieu de dans le couloir, je vois pas vraiment comment on fait pour passer, à moins d'avoir des pouvoirs, c'qui est le cas de personne, j'me trompe ? » Rire général de la classe. Le prof me déteste, je l'emmerde tellement. « Pour le prochain cours, dessin du sous-sol au complet, pour ceux qui en ont le courage, le début du rez-de-chaussée. Pour vous, monsieur Harper, sous-sol et rez-de-chaussée. » Pour vous, monsieur Johnes : aller vous faire enculer. J'sors de la classe, énervé, j'retourne me planquer dans ma chambre pour éviter de foutre la tête de quelqu'un dans un mur, sans pitié. J'y arrive, ferme la porte et me change. J'me remets dans ma tenue préférée : boxer. J'plonge sous mes draps, j'ouvre la télé et me mets sur le ventre. J'vais me reposer, c'est la fin de semaine, j'en avais foutrement besoin, ça va m'faire du bien.

Le pays des rêves peut parfois être une pute et me faire chier, comme maintenant. J'sais plus comment décrire mon rêve, parce que je l'ai perdu au moment-même où j'ai senti un poids s'étaler sur moi. « Putain de merde Chyleigh t'es chiante, fuck. » Elle rit et j'décide de me venger. J'me retourne sans qu'elle tombe et elle se retrouve sous moi en deux temps, trois mouvements. Boxer de mec et chandail large. Pas mal, elle reste canon... J'passe ma main sur son visage avant de l'embrasser langoureusement. « Alors, ta journée ? » Comment ça je pousse les limites de l'amitié avec ma meilleure amie ?

C'est souvent Dray qui m'embarque dans des soirées. En fait c'est quasiment tout le temps lui. Suffit que j'aille le squatter pour qu'il me dise qu'on sort et je le suis, parce que j'aime pas rester sans rien faire. Donc j'y vais avec lui, pendant la soirée, on se perd de vue puisqu'il va sauter des filles et moi je m'éclate avec n'importe qui. Du coup, bah quand on fait rien, bah on fait rien tous les deux. Vaut mieux rien foutre à deux, c'est plus agréable. Quoique non, on ne reste jamais sans rien faire quand lui et moi on est dans la même pièce. Soit on se fait mutuellement chier, soit on parle de n'importe quoi, soit on baise. Ouais, je sais, c'est mon meilleur ami ET on est dans la même confrérie, donc on devrait pas faire ça, mais merde quoi. J'y suis pour rien si mon meilleur ami est super chaud – et si je suis torride aussi –, je veux dire... je vois pas pourquoi on devrait retenir nos pulsions. Puis de toute façon, on prend pas de risques, puisque la plupart du temps on baise à l'appart, pas ici. Donc... tout va bien. Si quelqu'un venait à l'apprendre, évidemment ça irait beaucoup moins bien. On se retrouverait tous les deux dans une merde immense et vlan. Ça serait dommage pour notre gueule, m'enfin. Personne n'est au courant, pas même Alyeska, donc c'est parfait dans le meilleur des mondes. Même si en ce moment, j'sais pas, à chaque fois, je me tire avant qu'on le fasse vraiment. J'sais pas vraiment pourquoi. J'suppose que ça le fait drôlement chier, mais j'y suis pour rien si j'trouve une raison – pas forcément vraie – pour me casser. Je comprends pas pourquoi je réagis comme ça, mais c'est le cas, alors bon. Il me connait après tout et je le connais aussi. Je sais que ça pourrait vraiment le faire chier à un moment, mais tant que ce moment-là n'est pas dans la semaine, tout va bien. Je veux dire, j'ai pas envie qu'on s'engueule sur un truc aussi con que ça. Enfin bref. C'est pas vraiment le sujet du moment.

« Putain de merde Chyleigh t'es chiante, fuck. » J'rigole, parce que sérieusement, il dormait ? Mais c'est que c'est une grand-mère, la Dray Harper-Fields. Une vielle mamie qui va bientôt avoir les cheveux blancs et des rhumatismes. Sérieusement, comment ça se fait qu'il soit déjà entrain de dormir ? Quoique maintenant, il ne dort plus grâce à moi. J'ai pas le temps de lui répondre, parce que je me retrouve en-dessous de lui. J'sais pas comment il a fait, mais il est plutôt doué pour faire ce genre de trucs, surement parce qu'il a l'habitude, avec toutes les filles qu'il se tape. Je le dévisage pendant une seconde et j'vois qu'il est en caleçon. Ouais, Dray est vraiment hot, on peut carrément pas dire le contraire. Il passe une de ses mains sur ma joue et il m'embrasse, mes bras qui étaient sur le lit, se mettent derrière son cou et il recule son visage pour me parler, alors que j'ai le sourire aux lèvres. « Alors, ta journée ? » hm... disons que dans le genre journée banale et barbante, c'était le top. Juste le cours de psychologie qui m'a intéressé, puisque c'est ça que j'étudie vraiment. Sinon, j'ai pas croisé de gens vraiment intéressants... pas de Scott, ni d'Aly dans la journée – sauf le matin – et personne que j'apprécie vraiment beaucoup.Le genre de journée où on a parfois envie de se tirer une balle dans la tête, mais je suis assez positive dans mon genre. Donc quand je me fais chier en cours, je pense à de la merde et je fais un débat avec moi-même dans ma tête. C'est largement plus intéressant qu'écouter les cours des profs qui ne sont pas intéressants. Bon, si je dis que je fais des débats avec moi-même à n'importe qui, je pense qu'il pourrait m'envoyer dans un HP en deux minutes, mais je pense que c'est ça le but quand on pense. « Bah écoutes, une journée normale avec des cours assez chiants. Et toi, alors ? Johnes t'as tellement fatigué que tu dors déjà ? T'es une vraie mémé et c'est seulement aujourd'hui que je m'en rends compte. » que je dis avec mon sourire qui s'agrandit un peu plus, un sourire bien moqueur. Tel que je le connais, il va probablement m'envoyer chier ou me répondre en me taquinant un peu plus que j'ai pu le faire. C'est souvent comme ça entre lui et moi. On s'emmerde au point parfois de s'engueuler méchamment, mais on reste jamais en froid bien longtemps. On se voit trop souvent pour pouvoir le rester. Et je préfère que ça soit comme ça. Ouais, j'sais pas si j'supporterais vraiment qu'on se fasse la gueule pendant deux mois... non, ça serait vraiment la mort. Pire même. Je m'enterrerais vivante dans un trou que je me serais tuée à faire. Oui, donc, je disais ? Une de mes mains descend jusqu'au milieu de son dos et va pour finir sur ton torse, que j'ai déjà dû toucher des milliards de fois - mais je m'en lasse pas, genre jamais -, alors que mon autre main attire son visage contre le mien, pour que je puisse l'embrasser encore une fois.

Parfois j’me demande où j’puise le calme et la sagesse dont j’fais preuve quand il s’agit de supporter Chyleigh McIntyre et toute la folie qu’elle apporte dans ma vie alors que j’suis un mec plutôt calme et que j’suis pas vraiment du genre à m’exciter pour un rien. C’vrai que les filles c’est un autre cas, mais sur les trucs d’habitude, ça m’intéresse pas tant sauf quand on me fait un rapport complet de la chose et tout. M’enfin, Leigh est vraiment une pain in the ass quand elle le veut et quand elle décide de l’être, vaudrait juste mieux se foutre à l’abri que d’essayer de l’affronter, surtout seul. J’conseille aussi de pas l’énerver parce qu’elle sait bouffer, crier, frapper, gifler, kicker… Elle est genre multifonction dans tout c’qui est pas vraiment à pratiquer. M’enfin, c’est ça les joies d’avoir une meilleure amie complètement timbrée. Elle le sait en plus et elle s’en cache pas du tout, elle se tape des opinions des autres et s’ils sont pas contents elle leur envoie un doigt d’honneur et se fout de leurs gueules et d’eux par la même occasion. Elle est sensationnelle sans tomber dans le cliché de la fille à papa ou tout autre cliché. Elle est trop de tout en même temps et donc il faut une catégorie spécialement à elle pour la définir. Elle est unique en son genre et putain si on m’proposait de me la prendre et de l’échanger, faudrait me tuer avant de le faire. « J’suis pas une mémé. Johnes est un con, et puis j’me reposais pour sortir… Si on sort. On sort ? » J’lui propose pas, j’lui demande, parce que j’sais pas vraiment si j’en ai envie. Elle est en pyjamas, j’suis en boxer, faudrait qu’elle retourne dans sa chambre se préparer ou même qu’on se rende à notre appartement et j’en ai pas envie. J’ai envie d’rester dans cette chambre, enfermé avec elle, tant qu’Amaury est pas là. Faut que j’profite de ces périodes d’ailleurs, parce que j’passe la plupart du temps à traîner dehors alors que j’pourrais être ici à faire des trucs intéressants. J’sais que ça paraît con mais c’est vrai. J’me fiche si c’est à connotation déplacée et sexuelle, c’exactement comme ça que j’veux le penser. Certaines filles ici sont trop faciles à se faire, j’ai même pas à lever le petit doigt. J’fais seulement envoyer des regards qui veulent tout dire et ça fonctionne, j’les ai presque dans ma poche. C’tellement facile que ça en devient marrant. Bref, c’pas moi qui vais m’en plaindre, c’pas comme si je savais pas comment ça fonctionnait. Je sais aussi qu’en tant que theta kappa iota, je peux pas me taper les filles qui font partie de ma confrérie, mais ça devient incontrôlable quand elles s’offrent à moi, sans que j’demande rien, et sans qu’elles demandent leur reste. J’aime avoir la vie facile et c’est ça que j’ai en faisant partie de cette confrérie en particulier. Sans compter l’attention que j’reçois grâce au fait que je joue au hockey et que y’ait des fans partout à travers l’école. J’suis foutrement content quand j’vois des filles débarquer aux pratiques et aux matches, ça veut dire que je marque déjà des points parce que j’arrive à attirer leur intérêt. J’avoue que j’ai tendance à me montrer encore plus quand elles sont là, c’est une manière de me motiver à jouer aussi…

« La vieille grand-mère c’toi… T’as pas vu comme t’es habillée ? » J’souris et elle me montre son doigt d’honneur, que j’prends et que j’tords légèrement. Elle crie de pas faire ça, parce que j’aime la martyriser, mais j’le fais quand même et j’lâche prise quand j’ai assez ri. Elle me fout un coup, puis un second que j’esquive avec brillo. « Essaie toujours McIntyre, tu m’auras… ou pas. » J’souris et j’la coince sous moi, histoire de l’empêcher de bouger. J’entends des jurons pas très sains sortir de sa bouche et je ris maintenant aux éclats. Si y’a d’autres étudiants qui passent par là, ils doivent sûrement s’demander ce qui se passe. Si on me demandait, j’aurais trop envie de répondre ‘Je viole ma meilleure amie et elle aime ça’. Ce serait quand même foutrement marrant, sauf qu’après on me prendrait pour le dangereux de la place. Connaissant Leigh, elle me foutrait tout ça sur le dos et elle se foutrait de moi, littéralement. Genre « T’es qu’un gros con pervers qui s’est fait chopé à faire des trucs malsains… » et j’répondrais sûrement « Et toi la fille facile qui t’es laissée faire. » Elle me foutrait une gifle, j’la pousserais sur le lit, l’embrassant sauvagement. J’lui ferais déchirer ses draps en jouant avec elle et j’me tirerais ensuite, comme j’fais d’habitude. Sinon, elle me laisserait presqu’aller jusqu’au bout et se tirerait… Putain je hais quand elle fait ça ! En tout cas, ce soir, si j’vois qu’on commence à jouer comme toutes les autres fois, ça se passera certainement pas comme elle le prévoit. Ce soir, j’me la fais pour de vrai ! J’ai attendu trop longtemps, et puis on s’en balance que ce soit ma meilleure amie, c’justement ça le but d’être ami avec quelqu’un, l’aider à être heureux/content ! Puis, sans blagues, Leigh est chaude, et j’sais que si elle était pas aussi bornée à jouer à la dominatrice elle se laisserait faire. Elle est toujours en dessous de moi et j’la regarde dans les yeux. « On sort pas, on reste ici et on… » J’m’approche de ses lèvres et dépose un baiser furtif, réaffirmant mes bras autour d’elle pour qu’elle puisse pas m’échapper. Elle me tire vers elle et m’embrasse langoureusement. Qu’est-ce que je l’aime ma meilleure amie, j’ai jamais besoin de parler pour qu’elle me comprenne… J’passe mes mains d’à côté de ses épaules à ses cuisses et elle entre-ouvre ses jambes pour que je me place entre. Je l’embrasse dans le cou et je mêle mes mains aux siennes avant de me coller encore plus à elle.

« J’suis pas une mémé. Johnes est un con, et puis j’me reposais pour sortir… Si on sort. On sort ? » qu'il me demande. J'sais pas, j'ai pas tellement envie de sortir, j'ai carrément trop la flemme. Alors, ouais, je sais, vous allez me dire que normalement je suis tout le temps hyperactive. Dans le genre surexcitée et casse-bonbons, je suis dans le top 3, mais là... ce serait trop dur de me lever de son lit, de retourner dans ma chambre, de me trouver des vêtements, de me les mettre, puis d'aller me maquiller... oh non. Beaucoup trop long. « Non, on sort pas. A moins que t'aies vraiment envie de sortir, mais t'as pas l'air d'attaque non plus. » que je lui dis avec un petit sourire sur la tronche. Parfois, je me demande comment il fait pour me supporter si bien, parce qu'à certains moments, je me demande comment j'arrive à me supporter moi-même. Je peux être tellement chiante que c'est à en pleurer. Quand je m'y mets, c'est hallucinant les cacas nerveux que je peux faire. La plupart du temps c'est pour de la merde en plus. M'enfin, je le vis bien, donc ça va. Pour en revenir à la situation, j'ai envie de faire chier Dray, je l'avoue, mais j'ai aussi la flemme. C'est grave quand même. Il n'empêche que je vais pas me priver de le taquiner pour de la merde et je sais qu'il me le rendra bien. Il sait faire chier presque aussi bien que moi. Disons que quand je l'emmerde, il me le rend trèèès bien et trèèèès fort. Enfin, maintenant, j'ai l'habitude. « La vieille grand-mère c’toi… T’as pas vu comme t’es habillée ? » Connard, j'suis en pyjama. C'est le genre de fringues qu'on porte quand on est à la maison et qu'on fout rien. Il a un sourire de débile sur la gueule et ça m'énerve. Je lui fais un fuck et il attrape mon doigt et le tord, pas fort, mais même. « Fais pas ça, abruti ! » Le pire, c'est qu'il est mort de rire ce con. Je le déteste. Il arrête, mais il rigole toujours. J'le tape une fois, j'essaye de le refaire, mais il bloque avant. J'ai envie de le frapper, mais je vais me venger. Pas tout de suite, mais dans pas longtemps. « Essaie toujours McIntyre, tu m’auras… ou pas. » Il continue de sourire, j'ai vraiment envie de l'assommer pour qu'il arrête de dire de la merde et qu'il puisse plus bouger. Je pourrais le frapper tranquillement comme ça. Il me bloque sous lui et j'essaie de bouger mes bras, mais j'y arrive pas. « Tss, gros con ! » J'vais vraiment l'assassiner, genre, tellement fort qu'il pourra même pas sortir de sa tombe. Bon, c'est sûr que j'irai pas jusque là, mais bon mentalement, je me dis que j'en suis capable, alors que c'est pas le cas. Et dans tous les cas, il sait que je lui dis que je vais le tuer, c'est juste histoire de faire des menaces. Par contre, il sait que je peux m'énerver. Bref.

J'vais me venger. J'sais pas encore comment, mais faut que je fasse ça au moment où il s'y attend le moins. Je sais qu'après, je vais le regretter, mais c'est pas grave. Au moins, j'aurais eu ma vengeance. Je peux pas lui mettre un coup de genou dans ses bijoux de famille, parce que sinon je sais que je suis vraiment morte et ça serait vraiment cruel, puis j'en ai trop besoin. Je sais que je peux le pincer n'importe où, mais il est trop musclé, puis s'il me pince en retour, j'vais vraiment avoir très mal, alors j'préfère pas tenter le diable. J'pourrais tenter de me casser, mais le problème, c'est que je suis bloquée, puis là encore, il est trop musclé. Les dernières alternatives que j'ai, sont : lui mordre la lèvre tellement fort qu'il en pleure, ou le griffer jusqu'au sang, mais les deux idées sont cruelles quand même. Du coup, j'sais pas trop ce que je peux faire, mais je vais trouver. Je trouve toujours des très bonnes idées. Il me regarde dans les yeux, avant de se mettre à parler. « On sort pas, on reste ici et on… » comment me déconcentrer en une seconde. Il s'approche de mes lèvres et m'embrasse vite fait. C'est pas assez. Je tire son visage vers le mien et je l'embrasse, vraiment. J'écarte mes jambes pour qu'il se mette au milieu et il m'embrasse dans le cou. Il entrelace nos mains et approche son corps du mien. Je me mords la lèvre inférieure et je le regarde pendant une seconde, avant d'avoir une idée de génie – comme toujours –. Je vais lui faire mal, oh oui, très mal. Il va souffrir. Je savais que j'étais méchante et diabolique, mais à ce point quand même, je ne m'y attendais pas. Je défais ma main droite de la sienne et j'approche son visage du mien avec. Je la mets dans ses cheveux et je frôle ses lèvres avec ma bouche. Je lève un sourcil en le regardant dans les yeux, j'pense que mon regard exprime bien l'état d'esprit dans lequel je suis. J'suis vraiment une connasse quand même, parfois. M'enfin bon, il l'a bien cherché et j'fais ce que j'ai envie de toute façon. « Vengeance. » que je dis sur un ton très calme, comme si de rien n'était, avant de lui tirer les cheveux. Je sais que je vais vraiment le regretter, parce que je sais aussi qu'il ne supporte pas DU TOUT qu'on lui tire les cheveux. Il va me le faire payer très cher, mais bon... je pourrais pas dire que je ne l'aurais pas cherché.