don't waste your time

Une nouvelle année s’accompagne toujours de son lot de nouveautés. A voir si ces dernières sont considérées comme bonnes ou pas du tout. Woody ne faisait pas partie de ces étudiants, surexcités par la rentrée, l’idée de se faire de nouveaux amis ou encore par découvrir sa nouvelle chambre. Toutes ces choses lui passaient bien au dessus de la tête, c’était d’ailleurs le cadet de ses soucis l’intérêt étant de reprendre les bonnes vieilles habitudes. Maintenant qu’elle avait l’âge légal, elle pouvait enfin passer de simple serveuse à barmaid au Dionysos’ Temple et continuer de plus belle à soutenir les causes qui lui tenaient à cœur. Un nouveau départ ? Non, le sien était fait depuis un moment, et elle se plaisait dans sa nouvelle vie. Durant les vacances d’été, elle avait repris sa chambre chez sa dite « grand-mère » qui était ravie de ravoir de la compagnie auprès d’elle. Elle n’avait pas quitté la ville pendant deux mois, sauf durant quelques jours seulement pour des virées entre amis. Le plus clair de son temps, elle l’avait passé soit au centre ville soit près du lac où la plupart des étudiants restants se retrouvaient. Au final, c’était comme si ils ne s’étaient jamais quittés.
Quelques jours avant la rentrée, elle avait pris connaissance de sa nouvelle chambre ainsi que le nom de sa nouvelle colocataire. Elle se fichait de savoir si leur entente serait de mise ou non, son nom lui importait juste un minimum. Ce même nom qui lui avait déjà sonné aux oreilles sans grandes raisons auparavant. Bien, tout ceci allait promettre puisque Woody savait qu’elles étaient loin d’être pareilles. Stella McGregor, membre des BYBV en plus d’être une cheerleader. A l’opposé même des préoccupations de Woody.
Un jour comme un autre, elle arriva au dos de sa moto qu’elle gara dans un emplacement réservé aux résidences universitaires. Elle tenait entre ses bras un sac contenant des pellicules et des pellicules qu’elle tenait à faire développer rapidement. Arrivée à sa chambre, elle pénétra dans la pièce qui était vide et laissa tomber le sac sur son lit. Ce qu’elle recherchait à présent c’était son appareil photo professionnel mais confuse, se baissant en direction du tiroir où elle le mettait tout le temps, elle ne trouva rien. Elle regarda dans un autre tiroir mais celui-ci ne contenait que des babioles. C’est alors que la porte s’ouvrit et qu’une crinière de feu se montra. Woody fronça les sourcils, les mains posés sur ses hanches en fixant sa colocataire. « Dis la pucelle, tu as touché à mon appareil photo ? » demanda-t-elle sur un ton quelque peu sec. Il y avait des jours avec et des jours sans, aujourd’hui serait un jour sans. Woody ne supportait pas qu’on puisse déplacer ses affaires, encore moins toucher à ce qu’elle considérait de plus précieux parmi d’autres petites choses. Peut-être que Stella, grande curieuse, aurait voulu jeter un coup d’œil à son matériel, peut-être, mais qu’importe. Woody n’était pas du genre à chercher bien loin lorsqu’elle était agacée.

Comme tout les jours, Stella séchait son premier cour de la journée afin de boire un bon café tranquillement et se reposer en lisant le "new york times magasine" et l'inconditionnelle "Vogue" duquel elle s'inspirait pour acheter ses tenues . A quoi bon aller à un cour si c'est pour dormir à la moitié de l'heure ? Telle était la façon de voir les choses de Stella. Après s'être bien remplis le ventre et s'être réveillée comme il se le doit, elle s'habilla avec les vêtements qu'elle avait choisis la veille et sortit de sa chambre pour se diriger vers son prochain cour. Enfin, "sa chambre", c'est plutôt la capsule qu'elle partageait avec cette étrange fille, Woody. C'est pas qu'elle ne l'aimait pas mais bon, ce n'était pas son genre de considérer une fille du peuple comme ça ! C'est vrai que ce n'est pas tout les jours rose entre les deux jeunes femmes. Un jour, elles discutent, le lendemain, elles s'ignorent d'une telle façon qu'il serait inimaginable pour une personne qui ne les connait pas de savoir qu'elles sont colocataire. Il faut dire qu'elles ont des centres d'intérêt totalement différents ce qui explique qu'elle ne s'entendent pas toujours sur tout. La journée de Stella se déroula sans bémol, tranquillement, comme d'habitude. Elle n'avait pratiquement suivis aucun cour, trop occupée à rêver du futur, de ce qu'elle serait plus tard et de ses plans pour trouver un prince ou un beau baron bien riche. Cela faisait quelques jours que la belle avait repris les cours et elle avait toujours ses mauvaises habitudes telles que écouter de la musique classiqye en cours, dormir ou encore écouter le prof d'une oreille alors qu'il donnait des informations importantes . Depuis qu'elle est arrivée à l'université, Stella n'est pas tout à fait à l'aise dans le campus. La vérité, c'est qu'elle arrive difficilement à s'intégrer avec les autres élèves. C'est surtout les rares personnes qui supportent son caractère qui restent avec elle et ose l'approcher. Alors, a fin des cours, elle ne traîna pas longtemps sur le campus mais rentra directement dans sa chambre où elle s'allongea paresseusement et s'enroula dans sa couette bien chaude qu'elle avait apporté de chez elle. Comme elle adorait fouiller dans les affaires des autres, elle se mit à fouiller dans les tiroirs de sa colocataire et mis la main sur un appareil photo professionnel qui devait coûter très cher mais qu'elle trouva de mauvais goût. Alors, pensant bien faire, elle le prit et le jeta dehors, dans une poubelle non loin des résidences universitaires . Elle lui en achèterais un neuf de toute façon, histoire de se faire pardonner. Un appareil plus beau, plus performant, plus cher. Un peu plus tard, alors que Stella était dans les toilettes, elle entendit la porte s'ouvrir et était folle de joie à l'idée d'annoncer ce qu'elle avait fait à Woody mais cette dernière sembla avoir tout découvert avant. « Dis la pucelle, tu as touché à mon appareil photo ? » Elle avait dit ça d'un ton sec ce qui fit un peu sursauter Stella mais elle lui répondit tout naturellement « Tu veux dire l'antiquité que j'ai trouvé dans ton tiroir? Je vais te dire la vérité, je l'ai jeté ! Cette vieillerie bon marché et bas de gamme ne méritait que de finir ainsi, je t'en paierais une autre » Elle n'était pas consciente d'être allée un peu trop loin, pour elle c'était normal de faire ça, presque un bon geste.