Arrivée à sa troisième année, la jeune brune avait réussi a se sentir comme chez elle au sein de cet établissement du Michigan, mieux que chez elle même. Elza a MVU était une sorte de remake d'Harry Potter à Poudlard. Même si elle éait loin d'avoir les mêmes conditions de vie, elle préferait ce cadre de vie un peu modeste (une plaisanterie quand on voyait le prix de l'année dans cette université) plutôt que sa vie rangée et luxueuse de New-York. Bizarrement, il semblait que ces deux frères pensaient pareils, son père n'avait créer que des gens simples finalement.

Malgré la taille de l'école, l'américaine avait fini par en connaître chaques recoins et même si il n'était pas vraiment conseillé de se balader la nuit ici, spécialement avec les nouvelles régles, la jeune newyorkaise n'était pas effrayée. Si il devait y avoir un remake de Scream, elle connaissait toutes les techniques pour échapper au serial killer.

Elle était passée rendre visite à l'une de ses amies avant la rentrée et prenait tranquillement le chemin de sa confrérie pensive.

Le retour à la réalité avait été dur pour Elza, même les vacances en famille sur la côte Ouest était plutôt agréable et apaisante à côté du rythme effreiné que prenait déjà cette troisième année. On lui avait déjà parlé de dossiers en groupe, d'études anthropologiques, d'oraux hedomadaires... Même les disputes matinales entre l'ainée de ses frères et son père sonnait moins grincante. Tout ça lui avait donné l'envie grandissante de retourner au soleil ou au moins de se cacher dans un trou où on ne la trouverait pas.

Mais même en ayant bien cherché, elle ne trouva pas ce fameux trou, elle se réfugia les premiers soirs dans l'écriture puis dans les documentaires animaliers mais aussi fort qu'elle aimait connaitre la période de gestation des léopards, elle n'arriva pas à se sortir de la tête cette rentrée... du coup, elle fit ce qu'elle faisait toujours lorsqu'elle n'allait pas bien, elle enfilait l'un des grands pulls en laine de son père, bien trop grand pour elle et elle s'enmmitouflait dedans en attendant que ça passe.

Arrivée près des confréries, la jeune femme fut stoppée par un jeune blond à l'allure très bourgeoise. Il avait la carrure d'un futur rugbyman et il semblait aussi le savoir.
"Excuse-moi, tu sais où je peux trouver la maison des Kappa Beta Omega ?"

La jeune brune murmura un phrase incompréhensible en bougonnant et d'un geste du bras montra la direction opposée tout en recommençant à marcher.
L'homme la rattrapa rapidement "Hé ! c'est pas très prudent, une jolie jeune fille comme toi dans la nuit noir, je vais te raccompagner..."

Elza regarda ailleurs en murmurant "tu ne sais déjà pas où tu allais et tu voudrais m'aider ?...non mais je rêve"

Le jeune homme sourit et conclut "on peut s'entraider entre 1ére année..."

Elza soupira finalement "Je ne suis pas en 1ére année, j'ai l'air d'une bizut ?! franchement ?"

Agacée par une reflexion qui avait l'air de revenir assez souvent, la jeune femme s'emporta un peu... Elle avait le corps d'une femme et le mode de vie aussi mais il lui restait quelques traits de la bouille d'un enfant, ce qui la rajeunissait souvent aux yeux des hommes.

"Je... je suis désolée... je voulais pas... c'est que tu... tu m'as troublé"Elza fronça les sourcils, il la draguait réellement en plus ? draguer par un bizut... la journée se finissait merveilleusement bien.
Quelle était la suite ? La pluie ? Elle avait oublié ses clés ? Un attaque nucléaire ? Son frère sortant des buissons comme Robin des Bois ?

« M’excuser ? Pourquoi ? Je viens de t’éviter la pire nuit de ta vie. Ce type aurait pu te violer. » rétorqua Julian en prenant appui sur sa sœur et en l’agrippant d’un bras ferme pour la coller contre lui et plaquer un baiser sur sa joue après avoir essuyé d’un revers de la manche les résidus de vomi. De son autre main il tenait son jean qui ne cessait de glisser.

La vérité était qu’il ne supportait pas qu’on puisse toucher à son trésor et lui faire du mal, en temps qu’homme, et séducteur incontrôlable, il ne savait que trop ce que les mâles avaient en tête et il ne voulait pas que sa sœur en soit victime. Ultra protecteur, il faisait place nette autour d’elle et décourageait tous ses prétendants, avec des techniques toujours plus incisives. Certains avaient été soumis à un interrogatoire si serré qu’on aurait pu penser qu’ils avaient commis un meurtre. Puis la rumeur s’était lentement répandue et tout détenteur d’un pénis et d’un cerveau évitait soigneusement de trop se frotter à Elza Walker. Pour Julian elle était un modèle de pureté. Il posa un regard tendre sur elle et inspira une bouffée d’air, satisfait.

« J’ai failli avoir une attaque. Je te l’ai dis déjà cent fois, on ne parle pas aux inconnus, et encore moins quand ce sont de beaux apollons blonds. Regarde il est trop parfait pour être vrai, on dirait un ken. » Fit-il tout en taquinant du bout du pied le flanc du jeune homme toujours au tapis.

Puis il abandonna sa victime et se tourna vers sa sœur qu’il tenait toujours fermement, ou plutôt contre laquelle il s’appuyait pour ne pas perdre l’équilibre. « Toi ici c’est quand même étonnant. Est-ce que tu reviens d’une de tes réunions des vierges en folie ? »

Son regard brillant se perdit dans le vague. « Bon dieu qu’est-ce que j’aimerais y assister…. Elles seraient toutes folles de mon corps. »

De nouveau il déposa un baiser sur la joue de sa petite sœur. Saoul il était bavard et vraiment peu avare de détails mais aussi tout câlinours, facette de sa personnalité qu’il ne montrait que peu. Seule Elza pouvait avoir une idée de la fragilité sous-jacente de son frangin. Se penchant violemment en avant, il arrosa une nouvelle fois le pauvre bizut.

« Burp. C’est peut-être les hots dogs qui sont pas passés finalement. »

Ce qu’Elza aimait par-dessus-tout chez Julian c’était justement sa capacité lui insuffler autant d’amour que d’agacement.
Elle ne pouvait pas s’ennuyer lorsqu’il était dans les parages, elle l’aurait voulu un peu plus apte à se rendre compte qu’elle aussi grandissait mais c’était trop lui demander et parfois ça avait un côté plutôt sympathique d’être « la petite princesse » .

Toute petite déjà, la brune avait vu en lui un modèle mais avait compris qu’il ne supporterait pas qu’elle marche a ses côtés, tout simplement parce qu’elle restait un bébé pour lui.

Ainsi, lorsqu’il affirma qu’il ne s’excuserait pas de l’avoir sauver d’un viol imminent, la jeune femme eut envie de rire et de le frapper aussi

Finalement, la demoiselle jeta un coup d’œil à la pauvre victime de Jules étalée au sol presque recroquevillée. Elle se surprit à penser qu’il ressemblait à un animal sur le point de mourir. Il s’empêchait presque de respirer pour qu’on le croit mort et qu’on le laisse tranquille…
Les tâches de vomis étalaient sur la veste du jeune homme confirma que la jeune femme était bien contente de n’avoir jamais vécu en tant que bizut au sein de la confrérie des Kappa Betta Omega.

Elle se laissa embrasser par son frère en souriant malgré l’odeur d’alcool, de cigarette et de vomi qui émanait de son ainée et rit un peu quand il suggéra qu’elle revenait d’une réunion BYBV.
Le jeune homme l’avait inscrit à cette association dés son entrée à la MVU et elle s’était mise à recevoir tout un tas de prospectus des Cleans Teens prônant l’abstinence et la bonne parole.
Elle avait d’abord cru à une blague de sa part mais en déboulant dans sa chambre en furie, Elza s’était vite rendu compte en discutant avec lui que sa démarche été parfaitement sérieuse et qu’il était très intéressée par ce qu’elle avait pu apprendre aux réunions.

« Non, je n‘étais pas a ces réunions de vierges effarouchés ! Et tu sais pourquoi Julian ?… » commenca-t-elle à scander sur un ton légèrement énervé.
Pourtant, elle se ravisa lorsqu’elle aperçue son visage plein d’espoir et ses yeux brillants « … parce que ce soir j’ai décidé d’apprendre un passage de la bible par cœur pour me rappeler pourquoi je fais partie de ce groupe… »


Elle n’arriverait donc jamais à lui avouer. Tant pis.

Lorsqu’a nouveau le garçon vomit en face d’elle, elle détourna le regard en faisant la même grimace que quelques minutes plus tôt et tourna la tête vers la gauche. Elle aperçu la voiture de la ronde de la police engagé par le doyen prendre leur direction.

Quand elle regarda le désastre en face d’elle, elle s’avoua qu’elle ne pourrait jamais expliquer la situation et en plus de ça, ils auraient une amende parce qu’il était beaucoup trop tard pour trainer dans les rues.

La jeune femme attrapa le bras de son frère et rejoint rapidement le buisson duquel il était sortit.

« Allez viens Superman, je te raccompagne… »

C’est non sans un léger sentiment de culpabilité qu’elle laissa le bizut au sol… Il vivrait pire dans les semaines à venir se dit-elle pour se rassurer.
Cachée par les buissons, elle vit le plus jeunes des deux policiers, inspectait le corps du bizut

 « Je t’interdis de dire quoi que se soit tant qu’ils sont encore dans le coin… »chuchota-t-elle.

Croyait-il qu’elle resterait vierge jusqu’à la fin de ses jours ? Non. Il aurait bien voulu pouvoir compter dessus mais il savait aussi se heurter à la réalité de la vie. Ce qu’il voulait simplement c’est qu’elle n’ait pas à souffrir de déceptions amoureuses et par expérience il savait que les choses étaient plus douloureuses quand elles impliquaient un partage physique. On laissait un peu de soi dans chaque baiser. Pour l’instant il veillait donc au grain tant qu’il le pouvait, mais il ne serait pas éternellement là et c’est bien ce qui le terrifiait. Baliser le chemin avant qu’elle ne s’y aventure lui paraissait être une bonne idée mais avait-il vraiment raison ? Est-ce que ça la sauvait ?

Il ne put pas s’inquiéter d’avantage qu’elle l’entraînait déjà à l’écart pour le ramener jusqu’à sa chambre et même s’il ne voulait pas l’avouer il était plutôt soulagé de voir qu’il y avait quelqu’un pour le soutenir. Oui il aurait bien fini par retrouver son lit mais dieu seul sait par quoi il serait passé avant.

« De qui tu parles ? » demanda-t-il en se levant d’un bond, ne supportant pas les fourmis qu’il avait dans les jambes et ce petit jeu de cache-cache. Il ne comprit que trop tard qu’il avait fait une erreur, quand le faisceau d’une lampe se braqua dans ses yeux et l’aveugla à moitié. C’était sûr, s’ils analysaient les bouts de vomi sur le bizut ils auraient quelque chose contre lui. Le mieux était la fuite. Il balança à l’adresse des policiers du campus sa canette de bière qu’il avait réussit à récupérer en vociférant des insultes puis il agrippa Elza par le bras et l’entraîna dans une course folle à travers le campus. Ils avaient semé les policiers depuis un moment déjà mais le jeune homme insista pour faire le kamikaze et grimper sur un mur. Il dégringola deux mètres plus bas de l’autre côté.

« Aïeuuuuh… »

« Dis ils sont toujours là ? » fit-il alors que seul le sommet de son crâne et ses yeux étaient visibles derrière le mur. « Saute sinon ils vont t’attraper et te torturer pour que tu balances tout ce que tu sais. La dernière fois ils m’ont enfermé avec une vieille clocharde qui m’a tripoté les fesses ! »