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 « There comes a time where you fade to the blackness »

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« There comes a time where you fade to the blackness » Vide
MessageSujet: « There comes a time where you fade to the blackness »   « There comes a time where you fade to the blackness » EmptyMar 28 Sep - 18:14

« There comes a time where you fade to the blackness » 2ywwpab « There comes a time where you fade to the blackness » 57748760
JB & Miss Volchok


Ajustant sa jupe en face du miroir, Robyn essayait de retrouver apparence humaine. Elle chaussa ses Dr.Martens, « coiffa » ses cheveux avec ses doigts, et ne cessait de plonger son visage livide sous l'eau fraiche, pour faire ressortir des couleurs plus vivantes. La soirée n'avait jamais finit, et la voilà se trimballant une mine blafarde en sac à dos pour la journée. Heureusement elle échappait à une gueule de bois sévère, grâce à un technique qui consistait à combattre le mal par le mal. Selon une « sœur », s'enfiler une vodka à 7h retardait les effets. C'est se qu'elle fit donc, entre les croissants et le jus d'orange -non sans grimacer-. Se trainant hors du pavillon de sa confrérie, elle rejoignit les cours du matin, rattrapant sa nuit par brides. La labeur terminée, elle laissa les quelques connaissances qui l'accompagnaient pour s'enfiler cafés sur cafés, dissimulant la fatigue sous une vague de caféine. Elle récupéra un gobelet de thé, et celui ci en main, prit la direction inverse des amphys, se dirigeant vers une toute autre direction.

L'oreille collée à la porte, son ouïe abimée par l'usage constant de son mp3 à puissance maximum, elle ne put entendre que quelques preuves de présence. Certains professeurs avaient déjà remarqué que la demoiselle se retrouvait souvent à l'infirmerie, et si elle fabulait malaises et grippes, ils n'étaient guère crédules. Quitte à passer pour la maniaco-dépressive en manque de médicament, ce n'était pas rare de la voir simuler des tremblements qu'elle provoquait par une absorption de produits douteux. Certains pouvaient clamer au comportement excessif, mais pour elle c'était tout à fait normal de se pourrir la santé pour pouvoir passer quelques minutes en compagnie d'Elliot. Elliot, c'était le gardien des médocs, le maitre de l'écoute passive, le type qui hoche la tête calmement alors que vous racontez votre overdose de la veille. C'était surement le membre du personnel qu'elle voyait le plus durant l'année. Bien sur, il y avait quelque fois où la raison était légitime, mais soyons honnête, la majorité du temps elle y trainait comme certains squattent l'arrêt de bus. Jamais malade en dehors des excès en tout genre, difficile de croire en l'excuse. La demoiselle avait trouvé en l'infirmier une référence, une oreille, une épaule, une habitude qui la permettait de confesser déboires et regrets. Certains avaient le parloir d'une église, elle, elle avait le confessionnal médical. Le petit cadavre qui détestait toute forme de lamentation, s'était allée à ce rituel de plus en plus souvent, jusqu'à ne plus pouvoir s'en passer. C'est dire, les vacances prenaient parfois apparence de punitions. Loin d'assumer aux débuts, elle portait désormais ce fardeau avec une presque assurance, puisqu'on s'étonnait parfois que la jeune femme ne se soit pas absentée durant un cours pour rejoindre la chapelle.

Ne pouvant distinguer si l'infirmer était occupé par un intrus, Robyn se résigna à entrer, lorsque la porte s'ouvrit sans qu'elle n'y soit pour quelque chose. Sursautant, elle s'écarta brusquement de l'encadrement en bois, et laissa passer l'étudiant avant de s'engouffrer dans le lieu. D'un bref coup d'œil, elle vérifia que personne d'autre ne viendrait troubler son entrée, ne voyant personne, pu enfin saluer Elliot :

« Hey ! Je suis sure que c'était un Sigma Tau Iota qui voulait se faire dispenser de sport. C'est tous des mauviettes dans cette confrérie. » Un sourire faisant remonter ses pommettes, elle se sentait parfaitement bien dans cet endroit, et s'avança tout naturellement vers le garçon. « Je t'ai manqué j'espère ! Deux jours que je suis pas venue, t'as du t'ennuyer. »

Simple question rhétorique, elle se doutait qu'il devait plutôt être lassé de ses allers et venues. L'étudiante déposa le thé sur le bureau à l'intention d'Elliot, et prit ses aises en s'installant sur le fauteuil en face, en tailleur. Leurs dialogues s'apparentaient bien souvent à un échange unilatéral, elle étalant se qui préoccupait son esprit, bon ou mauvais, et lui se contentait de la conseiller en toute objectivité. D'ailleurs, ce recul avait tendance à la frustrer. Il refusait de répondre à toutes ses questions, dès qu'elle se permettait de s'intéresser à lui. Robyn saisit son paquet de clope et en extirpa une, qu'elle présenta à quelques millimètres de ses lèvres, briquet allumé. Avec une moue enfantine, elle supplia l'infirmier du regard :

« Je peux ? Il faut bien ça pour me remettre de la soirée d'hier, c'était l'hécatombe, j'ai jamais du marcher sur autant de gens pour atteindre la sortie. »

Grimaçante, son crâne la lançait, se confrontant à une gueule de bois à retardement. Le tabac n'arrangerait surement rien, mais la priver ne faisait qu'augmenter sa mauvaise humeur. Bien sur, elle ne considérait que rarement l'avis des autres, mais pas sur que la fumée soit la bien venue dans l'infirmerie.
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