a night at the bar. ✿ HALCYON&SOLVEIG

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DÉSOLÉE, C'EST AFFREUSEMENT COURT. JE SUIS PAS DOUÉE POUR COMMENCER.

Passer plus d’une demi-heure à essuyer des verres n’était décidément pas mon activité favorite. Après avoir cassé deux verres j’avais décidé de donner mon tablier à une autre barmaid et de prendre une petite pose. Ce n’était pas dans mon habitude de prendre des poses, car j’étais souvent submergée par le travail et je n’osait pas m’absenter un moment, au cas où ma patronne en aurait profité pour venir faire un tour au bar, ne sait-on jamais. Il faut dire que je suis assez peureuse de nature, et je déteste que l’on me fasses des remarques. Lorsque l’on me dit quelque chose, j’ai toujours cette petite envie de dire à la personne de se regarder avant de parler. Mais je ne le dis jamais, parce que je me comporte comme une citoyenne civilisée qui règle les problèmes en adulte. Du moins, généralement.

J’avais choisit ce job dans le but de me rapprocher de ma sœur, Reine, mais je n’avais jamais osé lui parler. Peut-être que j’avais honte, peut-être que j’avais peur qu’elle me ries aussi nez. Je ne connaissait presque rien de sa vie, ni de son caractère mais j’étais sûre que c’était une bonne personne. Et puis, elle était jolie. Je me demandais des fois si elle était aussi timide et renfermée que moi, mais en la voyant rire avec un peu tout le monde au bar, je me disais que non. La ratée de la famille, c’était bien moi.

Je sortis du Dionysos`Temple où la bonne ambiance règnait, comme tout les soirs et je m’assit sur le sol frais. Consultant ma montre, je découvrit qu’il était déjà tard et que mon service serait terminé dans moins d’une heure. Je respirais un long moment l’air frisquet puis je rentrais à l’intérieur. Des étudiants discutaient gaiement en buvant des boissons alcoolisées, tandis que d’autres applaudissaient un gars qui avait réussi à faire je-ne-sais-quoi. Après tout, je m’en contrefichais royalement. Je me plaçais derrière le bar et je me replongeais dans l’essuyage de mes verres quand un jeune homme s’assit sur un tabouret juste en face de moi. « Puis-je prendre votre commande ? » lui demandais-je sans lever les yeux. Lorsque je relevais la tête, je le reconnu : il me semblait que c’était ce gars qui me fixait l’autre jour sur la pelouse du campus. Je fronçais légèrement les sourcils, hésitant à lui demander si c'était bien lui. Finalement, je me ravisait et j'attendis sa réponse en continuer d'essuyer mes maudits verres.

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“SO MAKE SOME NOISE!”
Ah mais non t'inquiète, moi je sais pas répondre c'pas mieux ! Désolé, c'est un peu court.

Qu'est-ce que je préfère? Ne rien faire et matter un film genre Transformers pour m'endormir vite fait ou sortir ? Sortir ? Ouais ben la flemme en fait. mais bon, Arthur n'est pas là et je .. ben je suis encore en calbard devant la télé. Oh que ces jours-ci la vie est vraiment nulle et c'est triste de voir la routine s'installer. Soit, un peu de courage. Je m'habille donc genre chemise american apparel et un pantalon .. ce qu'il y a à trois mètres de moi quoi. Les clés de ma voiture et .. en fait c'est pas vraiment ma voiture .. logiquement c'est celle de mon père mais il m'a dit que .. en fait non il m'a rien dit je l'ai prise comme ça. je marche donc en direction de la voiture quand mon portable vibre. C'est peut-être dieu qui m'appelle pour me dire où aller ? .. je décroche. Mais personne ne répond .. encore une sale blague ? Eh merde. " Bon ptit con tu rappelles encore je fais perdre le boulot à ton porc de père " vulgaire, méchant et direct, voilà ce que vous entendrez si vous m'énervez . Malheureusement, ce n'était pas un ptit con mais " Excusez moi, je suis journaliste et .. je voulais juste interroger le cadet des enfants du sénateur. Vous êtes charmant dites donc .. " avait dit la voix féminine au bout de du fil. Elle avait dit ça comme si elle tenait le scoop du siècle cette pimbêche hautaine. Si je suis si remonté aujourd'hui c'est parce que tout simplement .. ben en fait je sais plus .. " Si vous voulez, je peux être poli ? Aller vous faire cuire un oeuf. " sur ces mots j'éteignis mon portable et le mit en silencieux. On me voit comme un gamin alors pourquoi pas jouer avec leurs nerfs et être vraiment un gamin ? Après tout c'est assez drôle.

Dans la voiture, je vois les restaurants, les bars défiler mais aucun ne me tente. Puis là, le Dionysos' Temple, ça me tente là. Je gare donc ma voiture, sortis puis fis le truc jouissif que j'adore trop, appuyer sur le bouton de la voiture pour que cela fasse genre "tut tut" olala, trop claaaaaaasse. Soit, je rentre. Ce n'est pas si calme que ça aujourd'hui , quelques étudiants saouls et joyeux à ma droite, d'autres sobres joyeux à ma gauche et devant moi .. des gens joyeux. JOYEUXPRIDE. Je fis un sourire ça me rappelle d'ailleurs .. Quel est le comble d'un pikachu ? .. Ne pas être au courant ! Oh mon dieu. Bon en fait faut que j'arrête de rire tout seul, ça fait un peu cinglé. Je m'installe donc à une chaise devant le bar et c'est là que je vis cette fille .. sexy la barmaid quand même. Soit. Je crois l'avoir déjà vu au campus .. ah mais oui ! Je l'ai vue l'autre jour ! je me suis même dit " Elle est pas barmaid elle? " .. Elle me lâcha un "Puis-je prendre votre commande ?" je lui souris. « Ummmm, un Mojito stp » j'hésite puis « Tu es à Michigan Valley non ? » que lui dis-je avec un air de garçon innocent et pur .

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Un bon p’tit mojito, quelle bonne idée. Je préparais consciencieusement les ingrédients nécessaire à sa charmante réalisation ; un peu de rhum cubain, de la limonade, quelques cuillers de sucre, un demi citron vert, quelques feuilles de menthe pour la décoration et ma touche maison, une jolie tranche de citron vert sur le bord du verre; tout en rejetant un œil aux personnes présentes. Toujours autant d’ambiance, toujours autant de verres enfilés les uns après les autres sans se soucier de la journée de cours du lendemain. La grande table basse ronde du fond de la salle menaçait de s’écrouler sous le poids de tout les Cosmopolitan’s qui n’attendaient que d’être bus par de ravissantes demoiselles en robes courtes à mille dollars ; Et un homme inexpérimenté qui grattait sa guitare et buvait une bière blonde, dont les amis se moquaient sans retenue. Secrètement, j’enviais tout ces jeunes un peu je-m’en-fichiste sur les bords. J’aurais sûrement pu être comme eux, si je l’aurais bien voulu mais je m’en empêchait moi-même. Me consacrer à mes études était la seule chose qui me restait, après tout. Un seul faux pas et tout mon monde s’effondrerait. Le jeune homme reprit la parole, ce qui m’enleva doucement de mes songes. « Tu es à Michigan Valley, non ? » Je lui sourit aimablement en posant son mojito fraîchement préparé juste devant lui puis je baissait la tête dans mes verres, toujours impeccablement propres, il va de soi, pour lui répondre. « Oui, je suis étudiante ici. Toi aussi, j’imagine ? » J’espérait qu’il ne voudrait pas trop parler car mon service se finissait dans… Je regardait l’horloge blanche et beige qui entourait soigneusement mon poignet fin. Mon service se finissait dans exactement dix minutes et vingt-quatre secondes. Soupirant un petit instant, je prit les quelques verres vides traînant sur le bar et je m’attelait à les nettoyer avec attention. Une touche de liquide vaisselle, un coup d’éponge sur le verre, un rinçage, un coup de torchon. Ce geste m’étais tellement familier que j’aurais certainement pu le faire les yeux fermés. Hm, ça me tenterais bien. Je prit un verre dans la main droite, je ferme les yeux et je commence mon expérience. Jusqu’au rinçage tout va parfaitement bien, mais lorsque je passe à l’essuyage, le verre me glisse des mains et entame sa longue chute vers le sol. Merde, merde, merde.